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Critiques rédigées par Maud

 

Les fugueurs de Glasgow (Peter May)

note: 4Rock and Roll and Road Maud - 13 février 2016

Peu encline, d'ordinaire à la lecture de romans policiers que je trouve le plus souvent ennuyeux, celui-ci me fait mentir. C'est le mot "Glasgow" du titre et la photo de couverture qui m'ont attirée mais j'étais circonspecte. Ce roman est une remarquable réussite. Les descriptions de Glasgow et de l'écosse industrielle des 60's, l'ambiance d'effervescence musicale qui régnait alors au Royaume-Uni, le sentiment de toute-puissance propre à l'adolescence, le naufrage de la vieillesse (dépeint avec une drôlerie délicieusement cynique) et la double fugue, où amitié et mort sont indissociables: tout est très bien construit et écrit. Les fréquents voyages entre passé et présent et le changement de mode de narration de l'un à l'autre ajoutent de l'originalité à l'ensemble. Impossible de lâcher ce roman avant de l'avoir terminé.

2084 (Boualem Sansal)

note: 1Sansal vs Orwell Maud - 17 janvier 2016

Boualem Sansal marche dans les pas d'Orwell mais c'est sans doute un peu difficile à assumer. Le titre, l'intrigue, les références... Il en fait trop ou pas assez, il y a des longueurs mais aussi trop d'ellipses. C'est un récit qui m'a semblé bancal. Boualem Sansal est un homme sympathique et j'aurais vraiment aimé aimer mais je me suis sévèrement ennuyée. Je note que pour "Rue Darwin" aussi, dans une moindre mesure, peut-être ne suis-je tout simplement pas sensible à son style...

Oeuvre non trouvée

note: 4Sex, drug & Rock'n'roll Maud - 17 octobre 2015

À travers les mésaventures d'un ancien disquaire paumé et la description de son entourage hétéroclite; Virginie Despentes dresse un portrait vif, efficace, enlevé de notre société. Le ton est percutant et chacun en prend pour son grade quelques soient ses convictions. À lire avec un peu de distance pour le savourer pleinement. Seule la fin (du tome 2) semble moins réussie.

Chat du rabbin (Le) (Joann Sfar)

note: 4Jubilatoire Maud - 11 octobre 2015

Mais comme il est drôle ce chat parlant... Ses considérations religieuses et son point de vue philosophique sont réjouissants et devraient inspirer les grands de ce monde. C'est à lui qu'on devrait demander de trouver une solution pour la paix au proche orient. Il en trouverait une à n'en pas douter! François Morel doublant sa voix, ajoute une touche de truculence. En bonus, le passage de rencontre avec Tintin et Milou est absolument délicieux! Ce film vous promet bien des éclats de rire.

Naissance des pieuvres (Céline Sciamma)

note: 3Dans le secret de vies adolescentes Maud - 11 octobre 2015

Il est question de ce film dans le dernier roman de Delphine de Vigan et c'est en regardant les rayonnages de la médiathèque que je suis tombée dessus par hasard. On y voit trois filles adolescentes, leurs premières amours et leurs questionnements quant à leurs préférences sexuelles; tout ceci dans une grande économie de mots et en l'absence absolue des adultes. Le regard porté sur ces jeunes filles est d'une grande tendresse. Le ton est juste. C'est très réussi.

D'après une histoire vraie (Delphine de Vigan)

note: 3Fiction ou réalité? Maud - 7 octobre 2015

Delphine De Vigan, après son roman autobiographique "Rien ne s'oppose à la nuit" joue ici trouble jeu. La narratrice est l'auteure, le décor, certains personnages et de nombreux détails sont vrais et puis vient l'intrigue: cette amitié nocive avec L. Jeu de faux semblants, effets de réels tout cela pour égarer le lecteur avec une certaine réussite (:est-ce de la fiction ou est-ce la réalité cette folle histoire?), certaine réussite seulement car finalement tout ceci reste malgré tout un peu bancal; c'est cependant enlevé, rapide à lire, intéressant.

Le Roi disait que j'étais diable (Clara Dupont-Monod)

note: 3Voyage au cœur d'Aliénor. Maud - 3 juin 2015

Immersion dans l'esprit d'Aliénor, ce roman nous transporte au moyen-âge dans le cœur de cette reine si forte, si entière, si passionnée, si différente de son mari, pieux, tiède, conciliant, mû par la seule envie de plaire à l'Eglise. Ce dialogue silencieux est une vraie réussite.

Aux animaux la guerre (Nicolas Mathieu)

note: 3Crise et crimes Maud - 25 mars 2015

Roman noir sur fond de crise économique et misère sociale dans l'Est de la France, voilà qui n'est pas banal... Aux Animaux la guerre a un air des films de Ken Loach: une histoire dramatique dans une région dévastée mais une légèreté de ton, une forme de détachement et un humour vif même... délectable.

Acacias (Les) (Pablo Giorgelli)

note: 4Road-movie latino américain Maud - 25 mars 2015

Cette histoire, toute simple, que l'on pourrait résumer en quelques mots donne un film d'une profondeur, d'une délicatesse inouïes. Le jeu des comédiens tout en silence, en non-dits est infiniment subtil et l'attendrissement automatique suscité par le moindre regard face caméra de la toute petite fille, est extrêmement troublant. Film d'une rare poésie.

Oeuvre non trouvée

note: 3Victime et bourreau Maud - 16 février 2015

Le détail de la souffrance de Bénédicte Ombredanne imposée par son mari et subie jusqu'au bout (et même au-delà) laisse après lecture une aigreur, un malaise profond. Comment fonctionne la violence conjugale (ici presque exclusivement psychologique)? Pour quelle raison une personne admet-elle d'être à ce point dominée et humiliée (alors même que rien d'objectif n'empêche sa fuite)? L'empathie pour l'héroïne est évidente mais l'incompréhension prévaut. Le bourreau n'existe que par sa victime et vice-versa. Roman dérangeant, et intéressant par les questionnements et les réflexions qu'il suscite.

Meursault, contre-enquête (Kamel Daoud)

note: 4En réponse à L'Étranger Maud - 25 janvier 2015

Entre monologue et soliloque, Meursault contre-enquête est un droit de réponse brillant du frère de l'Arabe à l'Étranger. On y sent la fascination de l'auteur pour Camus et le mépris du narrateur pour le colon criminel. Le style est nerveux, âpre. C'est fulgurant. La lecture en est si rapide qu'on manque des choses à coup sûr. Il faut alors relire en prenant le temps.

We need to talk about Kevin (Lynne Ramsay)

note: 4Comment un monstre se fabrique-t-il? Maud - 14 janvier 2015

"We need to talk about Kevin" est un film dur, âpre où les sauts passé/ présent montrent mais pour autant ne parviennent pas à expliquer l'inexplicable: comment une société produit-elle un monstre? Question qui résonne particulièrement en cette période... Le film est magnifiquement réalisé. Le rouge est omniprésent,oppressant. Et Tilda Swinton est magistrale. On n'en sort vraiment pas indemne.

Oeuvre non trouvée

note: 3Foi, Religion et Histoire Maud - 5 janvier 2015

Emmanuel Carrère fait ici le récit de sa période de "conversion" celle pendant laquelle il a été un catholique fervent persuadé de la vérité des évangiles et qui a duré trois ans. Puis il raconte ce qui l'a écarté de sa foi et son envie de se pencher sur les textes mais cette fois avec un regard d'historien en coupant et recoupant pour démêler ce qui est de l'ordre du certain, probable, improbable, impossible..... C'est un livre érudit qui nécessite une lecture attentive et des recherches complémentaires et soulève de nombreuses questions même pour un lecteur athée. Le prologue est particulièrement réussi mais il ne faut pas s'arrêter là, cette lecture est très enrichissante (malgré le ton ou le propos parfois dérangeants).

Oona & Salinger (Frédéric Beigbeder)

note: 3Beigbeder, beaucoup Oona et un peu Salinger Maud - 28 décembre 2014

Dans son dernier roman Beigbeder est fidèle à lui-même: à la fois mégalo et auto-critique, agaçant et attachant mais aussi sensible et terriblement drôle. L'amour furtif d'Oona et Salinger n'est qu'un prétexte. Il permet à Beigbeder de se pencher sur cette femme à la beauté fascinante (et son grand amour Chaplin) bien plus que sur son écrivain préféré et ainsi (surtout) de se révéler lui-même. Ses dialogues sarcastiques avec le lecteur sont savoureux et son propos invite à la curiosité:relire Sagan, voir des films peu célèbres de Chaplin, se renseigner sur la Blitzkrieg... en vrac et entre autres. Seul le dernier chapitre est superflu, le détail du coup de foudre de l'auteur pour une jeune femme devenue son épouse ne sert pas son roman-enquête et le clôt sur une regrettable note mièvre.

Bain de lune (Yanick Lahens)

note: 4Douleurs d'Haïti Maud - 13 décembre 2014

Yanick Lahens, par l'histoire croisée de deux familles haïtiennes; dit tout en pudeur, en mots justes, en silences aussi: la dureté de la vie, la faim, la misère, la pauvreté puis la violence liée aux Duvalier, à leurs tontons macoutes, à leurs successeurs... Elle dit les haines intestines, les déchirements familiaux, les exactions , les horreurs et ajoute discrètement la cruauté de la nature dévastatrice. Elle dresse ainsi le portrait d'un pays martyr. Elle dit Son pays. Avec une infinie dignité.

Oeuvre non trouvée

note: 3300% Bollywooooood Maud - 16 novembre 2014

Tout y est: la jeune fille modeste; le fils riche; le poids des traditions, les scènes tire-larmes, les saris chatoyants, les chorégraphies démentes, et l'happy end. En prime et comme toujours dans les films de Bolly wood: les sourcils froncés, les regards appuyés, les longs ralentis en travelling, les cheveux au vent(ilateur)... qui nous font nous demander, si l'on prend le film en vol, s'il s'agit d'une telenovella brésilienne ou d'une pub pour un shampoing qu'on vaut bien... Qu'importe, La Famille indienne est exactement ce que l'on s'attend à voir et ce qui fait regretter de ne s'être pas inscrit cette année à un cours de Bharata Natyam.

Tête en l'air (La) (Ignacio Ferreras)

note: 4Hommage animé aux Anciens Maud - 15 novembre 2014

Ce film tout en drôlerie douce-amère et en délicatesse nous confronte à la souffrance de nos aînés dans une société qui ne leur laisse pas de place et veut faire d'eux des invisibles. C'est profondément émouvant et esthétiquement très réussi.

Beyrouth, la nuit (Diane Mazloum)

note: 3Destins croisés - Beyrouth Maud - 15 novembre 2014

Il est question de 6 personnages qui semblent étrangers les uns aux autres mais qui se sont croisés ou vont finir par le faire à la faveur d'une nuit libanaise où leurs drames individuels vont irrémédiablement se cristalliser. Diane Mazloum réussit un très beau premier roman, son style est vif, sûr et juste.

Oeuvre non trouvée

note: 1Des bains romains antiques aux Onsen contemporains Maud - 9 novembre 2014

Le point de départ de cette série est ingénieux: Lucius, un architecte romain du 1er siècle de notre ère spécialiste en conception de thermes; se trouve aspiré par une évacuation de bain et réapparait dans un bain public japonais à l'époque contemporaine. Il y fait la découverte de tout un tas d'éléments dont il va s'inspirer pour ses nouvelles constructions et devenir ainsi un architecte révolutionnaire.... Mais une fois ce début prometteur passé la suite n'est qu'une série d'aller-retours, la structure est répétitive et lassante et le point de vue comparé des civilisations romaine antique d'une part et japonaise contemporaine de l'autre n'a pas lieu d'être et frôle parfois la suffisance même si l'auteure fait aussi, il est vrai, preuve d'auto-dérision.

La cuisinière (Mary Beth Keane)

note: 2New-York au début du XXème siècle Maud - 9 novembre 2014

Mary Mallon est l'un des cas clinique qui a permis aux scientifiques de prouver l'existence des "porteurs sains". Le plus intéressant dans ce roman inspiré d'un fait réel n'est pas l'histoire de Tiphoïd Mary, un peu redondante, un peu longuette mais la description du New-York du début du XXème siècle, de ses quartiers modestes et des habitants qui les peuplent et qui sont pour certains domestiques dans de grandes familles.

Come prima (Alfred)

note: 4Road Movie italien Maud - 9 novembre 2014

Les retrouvailles de deux frères entre lesquelles une douleur sourde, commune mais différente, s'est installée et leur long périple vers l'Italie de l'enfance. Le trait est absolument magnifique et le choix graphique qui permet au lecteur de repérer les flash-back au premier coup d'oeil est une double réussite puisqu'il se fait clé de lecture et évoque le flou des souvenirs.

Oeuvre non trouvée

note: 3L'Herbe des nuits Maud - 29 octobre 2014

Patrick Modiano récemment nobelisé; il me fallait enfin le lire... J'ai choisi ce titre au hasard parmi la selection Modiano des bibliothécaires. Le style est clair, le phrases sont courtes, parfois elliptiques et Paris est omniprésent comme un personnage supplémentaire.Le plus surprenant est le subtil dialogue entre présent et passé qui nous donne à réfléchir sur le temps qui passe. Je lirai d'autres œuvres de Modiano bientôt à n'en pas douter.

Parade (La) (Srdjan Dragojevic)

note: 4La Parade Maud - 29 octobre 2014

J'ai raté ce film que je voulais voir à sa sortie. Je viens de l'emprunter et de le voir. Il y est question de fierté et de préjugés sur fond d'après guerre en ex-yougoslavie. C'est délicieusement drôle mais tragique aussi. Chaque personnage est subtilement interprété. Je le recommande vivement.

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